vendredi 9 janvier 2015

Le Nunavik, terre de rêves pour les amoureux du Nord

Le Nunavik et les Territoires du Nord-Ouest ont aussi fait partie de mes découvertes. La visite de quatre communautés nordiques-Kuujjuarapik, Povernituq, Salluit et Quaqtaq-permet de mesurer l’histoire et la géologie pour voir plus large.

Le Nunavik, territoire prisé par les blancs
Pour le dépaysement, j’ai décidé de commencer avec le Nunavik. C’est le territoire le plus original, naturel et symbolique de tous les Nord, un véritable territoire. Répartis dans plusieurs villages, on ne peut rejoindre les Inuits que par avion.

Le Nunavik, terre de rêves pour les amoureux du Nord
Le Nunavik est ponctué de paysages spectaculaires. Sa toponymie porte la marque du passage des glaciers qui les ont façonnés.

Vu des airs, l’ancien Nouveau-Québec offre une vision de rêve pour y découvrir au fil des miles aériens la force d’une nature sauvage, calme et discrète, dans une froidure quasiment légendaire. Délimité à l’ouest par la Baie d’Hudson, au nord par le détroit d’Hudson, à l’est par la Baie d’Ungava et le Labrador, le Nunavik a une superficie de 507 000 kilomètres carrés, soit à peu près le tiers du Québec.

Sur le toit du monde, les distances s’effacent
Sur le toit du monde, les distances s’effacent. Autrefois, l’environnement revêtait une importance capitale pour leur survie. Au Nunavik, on se réfère souvent aux vents contraires-le climat peut changer d’une minute à l’autre. Il n’y a aucun arbre, le vent souffle fort et l’instabilité du temps force les habitants du Nunavik à improviser les occasions qui passent. Les Inuit ont une grande capacité pour observer le ciel, sentir les vents et prévoir les comportements de la faune. Ils ont le compas dans l’œil, captant rapidement la présence du lièvre sur la neige et prévoyant la dynamique des plaques de glace.

Le Nunavik, une terre burinée par de gigantesques glaciers
Deux compagnies aériennes se partagent les quatorze villages du Nunavik : First Air et Air Inuit. Du haut des airs, il faut voir ces terres à perte de vue, formées de roches glaciaires qu’une maigre végétation recouvre. La totalité du Nunavik, burinée sans doute il y a des millions d’années par de gigantesques glaciers, intègre des vallées en  forme de bols à soupe, des fjords dentelés, des eskers atteignant des dimensions de l'ordre de 100 km de longueur et de 50 m de hauteur, autant de formes géomorphologiques qui rappellent les premiers âges de la planète.

Le réchauffement du Grand Nord prend de multiples formes
Depuis la fonte des glaces, les températures se sont modifiées. J’ai rencontré M. Michel Allard, de l’Université Laval à Québec, à Salluit alors que je m’y trouvais également. De son avis,  des études en géothermie démontrent que le pergélisol ne permet plus de fixer les maisons dans les villages. Il faut maintenant attendre le dégel du printemps. Le problème, c’est que le pergélisol commence à fondre en profondeur dès qu’il y a de l’activité humaine.

« Aussitôt que le pergélisol se met à fondre, la glace, les morceaux de glace qu’il contient deviennent de l’eau qui se met à ruisseler.  Le sol libère du gaz carbonique et du méthane et qui provoque des coulées de boue. Ultimement, la fonte de cette glace crée des cavités, ou des vides, sous la surface. Au début, la surface tient le coup, mais à la longue, à cause de l’humidité ou pour d’autres raisons, elle s’effondre, et cela crée ces espèces de trous. En Alaska, les gens les appellent : entonnoirs » (Vladimir Romanovski, Professeur à l’Université de l’Alaska à Fairbanks).

Les Inuit redoutent la dégradation de leur environnement. Le réchauffement de la planète a des conséquences catastrophiques sur le milieu polaire. La chaîne alimentaire est particulièrement touchée par le mercure. Les déchets toxiques nuisibles apportés dans les courants du Sud sur les côtes nordiques nuisent aux animaux et donc aux hommes qui s'en nourrissent.

Le réchauffement du Grand Nord prend de multiples autres formes. Les arbres, là où ils poussent (Kuujjuarapik), meurent par millions; certains insectes (maringouins) deviennent des fléaux; la banquise arctique rapetisse et menace les ours polaires, les phoques et les morses; les côtes s’érodent, les constructions s’enfoncent dans le sol; des lacs apparaissent et d’autres disparaissent; les caribous ne trouvent plus assez à manger, les renards arctiques sont confrontés à leurs cousins du sud; la toundra s’assèche et les Inuits ne reconnaissent plus leur monde.

La recherche de solutions
Le développement du tourisme est perçu comme une des solutions pour les jeunes qui ont peu d'espoir dans l'avenir. Le chômage est important: les jeunes sont désoeuvrés, contribuant aux problèmes sociaux.  Le peuple inuit est grandement touché par l'alcoolisme, la violence et le suicide. Les changements rapides entre la vie d'avant et la vie contemporaine ont bouleversé le mode de vie des Inuits.


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